Ah, la fois où j’ai découvert qu’une chainsaw, ça venait avec plus qu’un bouton "ON" et une poignée! Je m’étais mis dans l’idée de dompter la bête tout seul, comme un grand, mais maudine que j’aurais dû me renseigner avant de m’attaquer à ces fameuses vis de réglage. Ça m’a coûté une chemise, des yeux pleins de fumée, pis, surtout, ça a bien fait fâcher mémère, qui m’a privé de sa soupe aux pois pendant une semaine. Attache ta ceinture, mon chum, parce que cette histoire-là sent la boucane, le savon pis les réprimandes!
Quand la Chainsaw a Rempli la Cabane de Boucane Bleue
C’était une de ces journées où je me sentais prêt à dompter la forêt. La chainsaw, je commençais à me sentir à l’aise avec, même si, soyons honnêtes, je connaissais pas encore tous ses petits secrets. Jusqu’ici, j’avais toujours réussi à la démarrer pis à faire ma coupe sans trop de souci, mais là, j’ai commencé à remarquer qu’elle "toussait" un peu. Elle crachotait, elle s’éteignait au milieu de la coupe, pis elle faisait un drôle de bruit, comme si elle avait avalé un sapin de travers.
Mémère, en me voyant avec ma chainsaw qui toussait, m’avait bien lancé un regard qui en disait long. « T’sais, mon gars, une chainsaw, ça s’entretient. C’est pas comme une vieille hache qu’tu balances dans le bois après chaque coupe. »
Mais moi, dans ma tête, je me disais : "Entretenir, ça doit juste vouloir dire rajouter du gaz." Alors je me suis pointé à l’atelier pour lui remplir le réservoir d’essence. C’est là que je suis tombé sur ces fameuses trois petites vis de réglage qui dépassaient. Bon, j’savais pas trop à quoi elles servaient, mais j’me suis dit : « Ça doit être pour améliorer la puissance ou quelque chose du genre! » Grave erreur, mon ami.
Les Vis de Réglage : Le Mystère Débute
Ces trois vis-là, y’en avait une pour le ralenti, une pour la haute vitesse, pis une pour la basse vitesse, mais ça, je l’ai su bien plus tard. À ce moment-là, pour moi, c’était des petits boutons magiques. Je me suis dit que si j’les tournais un peu, je pourrais peut-être faire en sorte que la chainsaw "ronronne" mieux. Sans même réfléchir, j’ai commencé à tourner les vis, un p’tit coup par-ci, un p’tit tour par-là. J’y allais à l’instinct, comme si la chainsaw allait m’obéir par magie.
Quand j’ai tenté de la redémarrer, là, ça s’est corsé. D’abord, la chainsaw a démarré d’un coup, comme un animal enragé. Pis là, mon gars, elle a commencé à cracher de la boucane bleue! Ça sortait de partout, on voyait presque plus rien autour, pis moi, je tirais sur la poignée comme un fou, en pensant que ça allait calmer la fumée. La chainsaw faisait un bruit à réveiller les morts, pis la cabane s’est remplie de cette odeur de vieille essence brûlée.
La Boucane Envahit la Cabane de Mémère
Ben là, le vent a décidé de se mêler de mes affaires, pis toute la boucane bleue a pris la direction de la cabane de mémère, qui était en train d’étendre son linge sur la corde juste à côté. La pauvre femme a levé les yeux et a vu ce nuage bleuâtre s’approcher, comme une tempête en plein jour. Je la vois, toute confuse, regarder d’où vient cette fumée, pis là, elle aperçoit sa corde à linge, avec ses draps blancs comme neige, qui deviennent de plus en plus bleus à chaque bouffée de fumée que ma chainsaw crache.
Pis moi, j’étais là, dans la brume, incapable de contrôler quoi que ce soit. La chainsaw s’est mise à chauffer tellement fort que j’osais même plus la toucher. Le moteur rugissait, la fumée s’épaississait, pis je commençais à avoir les yeux qui piquaient comme si j’avais frotté ma face dans de la moutarde.
À un moment, mémère a crié, la voix pleine de reproches : « Arrête-moi ça tout de suite, ou je te fais avaler ta chainsaw, mon grand! » T’as jamais vu quelqu’un lâcher sa machine aussi vite! J’ai éteint la chainsaw comme j’ai pu, pis là, on s’est retrouvés dans un silence pesant, au milieu de la boucane, avec mémère qui me fixait, les bras croisés, l’air de dire que j’avais pas fini de m’en faire passer.
Le Dégât : Le Linge de Mémère Taché de Bleu
Une fois la fumée dissipée, le dégât est devenu évident. Mémère s’est approchée de sa corde à linge, pis c’était pas beau à voir. Ses draps, ses chemises, ses nappes blanches, tout était tâché de bleu, comme si elle avait fait une lessive dans une rivière d’encre. Elle a levé un drap avec l’air de quelqu’un qui a trouvé une souris dans sa soupe, pis là, elle m’a regardé, les yeux plissés, pis j’ai su que j’étais dans le trouble jusqu’au cou.
Pis mémère, faut la connaître. Elle parlait pas beaucoup quand elle était vraiment fâchée. Elle m’a juste regardé pis elle a dit : « La soupe aux pois, oublie ça pour cette semaine. » Là, j’ai senti que c’était grave. Parce que si mémère privait quelqu’un de sa soupe aux pois, c’était pas pour rien. C’était sa façon de dire : "Apprends ta leçon, mon gars."
L’Enquête : Les Vis de Réglage Révèlent leurs Secrets
Plus tard dans la journée, un vieux du village, Raoul, est passé par là, attiré par l’odeur de brûlé. En voyant ma chainsaw, il a éclaté de rire. « Ah ben, t’as joué avec les vis de réglage, hein? Ça, c’est pour régler la vitesse pis le ralenti, pas pour en faire une machine à fumée! » Là, il m’a montré comment ça fonctionnait.
Il m’a expliqué que chaque vis servait un rôle spécifique :
- La vis de ralenti, c’était pour que la chainsaw garde un régime stable sans s’éteindre.
- La vis de basse vitesse, elle réglait l’entrée d’air pour éviter que la machine carbure trop fort à bas régime.
- La vis de haute vitesse, elle, c’était pour les gros efforts, quand tu découpes de gros troncs.
Pis là, j’ai compris que j’avais tout dérèglé en même temps, créant une explosion de fumée parce que le moteur recevait trop d’essence et pas assez d’air. J’avais transformé ma chainsaw en une véritable chaudière à boucanne bleue.
La Punition : Une Semaine Sans Soupe aux Pois
Pendant toute la semaine, j’ai fait profil bas. J’ai nettoyé les draps, les nappes, tout ce que la boucane avait taché. Mémère me lançait des regards en coin, comme pour vérifier si j’avais vraiment compris la leçon. Elle faisait ses autres soupes, mais la fameuse soupe aux pois, celle qui mijotait pendant des heures avec des morceaux de lard, elle m’a tenu à l’écart.
À la fin de la semaine, mémère m’a regardé, un p’tit sourire au coin des lèvres. Elle m’a dit : « Pis, tu penses que t’as appris quelque chose? » Pis là, je lui ai répondu en baissant la tête : « Oui, mémère. J’vais plus jamais toucher aux vis de réglage sans savoir c’que je fais. » Elle a ri, m’a tapoté l’épaule, pis elle a sorti la grande marmite. La semaine de "punition" était finie, pis la soupe aux pois était enfin de retour.
Ce Que J’ai Retenu
Aujourd’hui, chaque fois que je démarre une chainsaw, j’pense aux vis de réglage. Je sais maintenant comment les ajuster, mais surtout, je les touche pas sans raison. Pis j’ai compris aussi que, des fois, les machines, c’est comme les humains : elles ont besoin d’être réglées juste comme il faut pour donner leur meilleur.
Alors, la prochaine fois que tu touches à une chainsaw, rappelle-toi : trois vis, c’est trois chances de tout foutre en l’air! Pis si tu veux pas finir avec le linge de mémère tout sale et la soupe aux pois en quarantaine, apprends d’abord c’que chaque vis fait.